10 mai 2017

La sous-déclaration des pratiques à haut risque dans le domaine de l'eau et de l'assainissement compromet la réalisation des objectifs mondiaux

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Les auteurs : Sridhar Vedachalam, Luke H MacDonald, Solomon Shiferaw, Assefa Seme, Kellogg J Schwab

Journal : PLoS ONE, 12(5). Mai 2017

Les indicateurs relatifs à l'eau et à l'assainissement dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement n'ont pas permis de saisir les pratiques à haut risque qui sont régulièrement mises en œuvre. En collaboration avec des partenaires locaux, quatorze séries d'enquêtes sur les ménages utilisant des téléphones portables avec une application open-source personnalisée ont été menées dans neuf zones géographiques d'étude en Asie et en Afrique. En plus des principales installations d'eau et d'assainissement, les personnes interrogées (n = 245 054) ont identifié toutes les options d'eau et d'assainissement régulièrement utilisées pendant au moins une saison de l'année. La consommation d'eau non améliorée et la défécation en plein air ont été ciblées comme des pratiques à haut risque.

Nous avons défini la sous-déclaration comme la différence entre le recours régulier et le recours principal à des pratiques à haut risque. Nos estimations des pratiques à haut risque en tant qu'option principale correspondaient aux estimations des Enquêtes démographiques et de santé (EDS) largement acceptées dans l'intervalle de confiance de 95 %. Cependant, les estimations de ces pratiques en tant qu'option régulière étaient bien plus élevées que les estimations de l'EDS. Dans les neuf zones géographiques, la sous-déclaration médiane de la consommation d'eau non améliorée était de 5,5%, avec une fourchette de 0,5% à 13,9%. La sous-déclaration médiane de la défécation en plein air était beaucoup plus élevée, à 9,9 %, avec une fourchette de 2,7 % à 11,5 %. Il en résulte une population sous-déclarée de 25 millions de personnes consommant régulièrement de l'eau non améliorée et 50 millions de personnes pratiquant régulièrement la défécation en plein air. Un examen plus approfondi des données provenant d'Éthiopie a suggéré que la localisation et les facteurs socio-économiques étaient des facteurs importants de sous-déclaration.

La surveillance mondiale actuelle repose sur un cadre qui tient compte de la disponibilité et de l'utilisation d'une seule option pour répondre aux besoins en matière d'eau potable et d'assainissement. Notre analyse démontre l'utilisation d'options multiples et la sous-déclaration généralisée des pratiques à haut risque. Les politiques fondées sur les données de surveillance actuelles ne tiennent donc pas compte de l'ensemble des défis et des solutions pour répondre aux besoins en matière d'eau et d'assainissement, et donnent une impression de progrès exagéré. Les enquêtes mobiles offrent une plateforme rentable et innovante pour surveiller rapidement et de manière répétée les mesures de développement essentielles.

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