L'étude de l'activité sexuelle, de l'utilisation de la contraception, de la pratique de l'avortement ou des comportements illicites ne peut faire l'économie de l'autodéclaration de comportements sensibles ou personnels. Les mesures de ces résultats sont nécessaires pour comprendre leurs facteurs de risque et leurs déterminants. Dans le domaine de la planification familiale, le recours aux enquêtes nationales sur les ménages auprès des femmes en âge de procréer a permis d'obtenir de nombreuses informations pendant des décennies, mais il faut mesurer des comportements reproductifs qui peuvent ne pas être déclarés avec précision.
Cette étude aborde les deux questions de recherche suivantes en utilisant les données longitudinales de six grands échantillons de clientes en République démocratique du Congo (RDC), en Inde, au Kenya, au Niger, au Nigeria et au Burkina Faso, qui ont accepté d'être réinterrogées par téléphone après un entretien de sortie en personne dans le centre de santé fréquenté :
(1) Quelle est la cohérence entre les déclarations d'une cliente sur l'utilisation d'un moyen de contraception et le type de méthode lors de l'entretien initial et les déclarations rétrospectives sur cette utilisation lors du suivi quatre à six mois plus tard ?
(2) Quelle est l'ampleur de l'évolution du statut d'utilisation de la contraception et du type de méthode observée en comparant les rapports des clientes : (1) d'une enquête à l'autre (enquête de base et enquête de suivi), et (2) dans le cadre de l'enquête de suivi uniquement (section transversale) ? Dans ce contexte, dans quelle mesure les deux distributions sont-elles similaires ou cohérentes ?